Henrik Vibskov

Quand on rentre dans un show d’Henrik Vibskov, on a tous la même attitude : on regarde tout, de la scénographie générale du lieu à celle du podium aux moindres détails qui feront de la présentation de la collection une œuvre d’art. On est accueilli par des attachés de presse en longue chemise médicale blanche avec l’écriteau « Team Visbkov » dans le dos. Et puis notre regard est évidemment accaparé par ces drôles rideaux très épais et de couleur foncés en plein milieu du podium. On le sait, quand ils vont tomber on va découvrir une énième œuvre contemporaine qu’on appréciera assimiler à la collection, un bon moyen de se souvenir des vêtements et aussi de la performance car quand on aura oublié l’un des deux, on se souviendra de suite après réflexion de celui qu’il nous manque. Car chez Henrik Vibskov, la performance artistique va de pair avec la conception de mode. Et puis la performance commence, les rideaux dévoilent des corps allongés sous des draps, on se croirait à la morgue. Et puis des mains, plein de mains en caoutchouc bordeaux, 400 mains pour être plus précis. Ces mains descendent et montent formant des vagues. Ce ballet hypnotique à l’intérieure de la pièce de rideaux nous intrigue. Elles semblent masser les corps des douze vocalistes qui poussent en rythme sur une musique des petits cris de bien-être, ils se délectent d’un doux massage. L’avant-gardiste créateur nous parle ici de sa « Messy Massage Class ».

Henrik Vibskov
Henrik Vibskov

La collection masculine automne-hiver 2015 présente une silhouette coupée en deux : la partie supérieure du corps est basée sur du tailoring tandis que la partie inférieure est typiquement Visbkovienne. Les vestes, blousons et blazers forment une silhouette aux épaules tout en courbes. On retrouve sur le même principe des pulls en tricots 3D. Le jersey est très présent dans cette collection notamment sur vêtements double faces qui ont été découpés pour être reconstruit. Les hauts sont coupés courts, crop topés et tout en courbes. Les pantalons sont tailles hautes pour certains, larges aux poches et plus serrés aux chevilles. L’ensemble des pantalons sont fluides et volètent au rythme des pas énergiques des mannequins qui sont évidemment chapotés comme la silhouette Vibskov l’exige. L’homme porte ici de longues jupes aussi fluides que les pantalons. Les costumes restent dans la veine de la marque et l’esprit tailoring affirme une silhouette outwear, car il est évident qu’on n’allait pas retrouver du tailoring italien chez du Vibskov. Les mains qui continuent leurs mouvements incessants sur des corps qui continuent toujours à se délecter en poussant des cris presque de fantasmes sont reprit sur des imprimés. Ce motif sera le seul lien qu’on pourra malheureusement trouver entre la collection hivernale et l’œuvre contemporaine d’Henrik Vibskov. La non présence de lien entre le spectacle et la collection nous déçoit quelque peu car on avait l’habitude de voir un. La classe de massages est donc plus perçue comme une distraction.

Henrik Vibskov
Henrik Vibskov

La collection hivernale Henrik Vibskov présente une silhouette tout en courbes dans la partie supérieure et tout en fluidité et mouvements dans la partie inférieure. Le travail artistique du créateur Danois ne s’arrête pas seulement sur sa performance mais aussi sur les imprimés artistiques et l’imprimé mains qu’on retrouve comme leitmotiv. On apprécie les silhouettes coupées en deux tout en gardant une structure digne du créateur. On regrette seulement le peu de liens entre la collection et l’œuvre artistique qui a été appuyée par la Danish Art Foundation.

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