Mon précédent article a généré pas mal de réactions très rapides qui montrent à quel point les jeunes hommes font beaucoup plus attention à leur apparence que par le passé. Je ne voulais pas encombrer Homactu avec l’acné, et je l’aurais bien abordé plus tard, mais un lecteur me demande instamment de lui répondre rapidement. Ce que je fais maintenant. J’ai reçu d’autres mails sur l’acné. J’y reviendrai…
Bonjour,
J’ai lu avec attention votre article « Mon visage est ravagé par l’acné » sur Homactu.com. J’ai été sidéré que vous informiez du traitement « révolutionnaire » comme vous dites contre l’acné à base d’isotrétinoïne sans en donner tous les détails néfastes dont on parle dans tous les journaux : les suicides et les tentatives de suicides de jeunes hommes que vous passez sous silence. Je voudrais bien voir si vous allez oser me répondre rapidement sur homactu.com
Vincent B.
Bonjour Vincent,
Il existe effectivement un facteur psychologique qui est perturbé lorsqu’un jeune homme est atteint par l’acné. Mais, voilà… C’est la maladie, l’acné, qui semble être, pour la majorité des études, la cause de la dépression. Lorsque le jeune homme a le visage ravagé par l’acné, c’est bien le titre du premier courrier. Ce ne sont pas quelques petits boutons, par ici ou par là. Le visage est ravagé. Le jeune homme semble presque défiguré. Il est au bord de la dépression, voire dépressif.
Certains articles, études, documentent cet aspect, les conséquences psychologiques de l’acné : ne plus oser sortir en boîte, ne pas oser parler aux filles, sans compter les remarques blessantes des « amis », ne pas pouvoir postuler pour tel ou tel travail, car il y a contact avec la clientèle… Les jeunes se retirent de la vie courante, s’isolent chez eux et développent une certaine paranoïa, croyant que personne ne les aime ! Cela débouche sur des tentatives de suicide… Le traitement à base d’isotrétinoïne permet de diminuer cet état dépressif, puisque, dans 75% des cas, le jeune est guéri à de son acné, et peut enfin reprendre une vie normale.
Seules, deux études montrent un syndrome dépressif avec issues mortelles lors de la prise de ce médicament… dont une prétend que les tentatives de suicides de jeunes hommes ont commencé avant le début du traitement… Difficile de dire alors que le traitement est la cause des suicides.
Alors, que penser ? Les autorités sanitaires dans divers pays ont développé des systèmes de surveillance de ce traitement. Attendons de nouvelles études plus précises, plus affinées, pour nous en dire plus.
Pour une réponse plus scientifique, vous pouvez lire ici une étude belge, du service de psychiatrie adulte des cliniques Saint Luc, Université Catholique de Louvain, dont le titre résume bien, dans un langage clair et lisible la problématique discutée ici : Acné, isotrétinoïne et dépression.
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