• 8 mai 2023
  • Alexandre CK
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Le Vercors, c’est une histoire, un patrimoine riche et diversifié. Ses villages sont typiques et son architecture singulière.

Le Vercors a été fréquenté très tôt par les hommes. Ce massif de moyenne montagne, riche en nombreuses ressources naturelles, est une terre nourricière et un refuge depuis la Préhistoire… On retrouve en effet des traces de présence humaine depuis le paléolithique, l’époque gallo-romaine… Mais la période qui marquera le plus son Histoire est certainement la Seconde Guerre Mondiale. Pendant la guerre, de nombreux Hommes « prennent le maquis » au coeur de cette forteresse naturelle, fendue seulement de quelques routes afin de résister à l’Allemagne nazie. En ce jour anniversaire marquant la date à laquelle les forces alliées obtiennent la reddition de l’Allemagne nazie, et la fin des combats en Europe, plongée dans une page de notre histoire…

Entre épopée et tragédie, le Vercors symbolise la Résistance française. En marchant sur ses chemins de randonnée, vous irez à la rencontre de cette histoire toujours palpable aujourd’hui dans le territoire. Par delà la beauté des paysages, découvrez des sites et constructions remarquables, véritables témoignages de la vie des habitants au fil des siècles.

UN HAUT LIEU DE RÉSISTANCE

Tout commence en 1942, quand Pierre Dalloz et Jean Prévost ont le projet de transformer ce massif calcaire en « un Cheval de Troie pour commandos aéroportés » afin que le territoire, situé sur les arrières de l’ennemi, appuie un débarquement allié attendu en Provence. Accepté par Jean Moulin et le général Delestraint, commandant de l’Armée Secrète, ce projet est approuvé par la France Libre (commandée par le général de Gaulle) et devient le « plan Montagnards ». Sa mise en oeuvre est confiée à Alain Le Ray puis à François Huet, chefs militaires du Vercors, en liaison avec Eugène Chavant.

Au début de l’année 1944, le Vercors rassemble près de 500 personnes, souvent très jeunes, ravitaillées par la population du plateau à leurs côtés. Le 6 juin 1944, avec le débarquement des Alliés en Normandie, tous les maquis de France ont ordre de se mobiliser et d’opérer un maximum de sabotages pour désorganiser l’occupant allemand. En Isère, c’est aussi le moment où de nombreux résistants gagnent les maquis et, notamment, celui du Vercors. En quelques jours, les effectifs sur le plateau passent de quelques centaines à près de 3 500. Dès le 8 juin, les résistants coupent tous les accès au plateau à l’exception de la route des Ecouges, par Saint-Gervais, et de celle de Saint-Nizier-du-Moucherotte, depuis Grenoble. Dès le 13 juin, des parachutages d’armes et de munitions sont effectués par l’aviation alliée pour équiper les nouveaux venus. Une agitation qui n’est pas sans inquiéter l’État-major allemand, qui, le 8 juillet, décide de déclencher le plan « Bettina », qui consiste à éradiquer la Résistance en Vercors pour empêcher, « qu’en cas de débarquement ennemi, des entreprises offensives soient projetées à partir de cette zone pour occuper Valence et la vallée du Rhône, peut-être aussi la ville de Grenoble. » 

Entre épopée et tragédie, le Vercors symbolise la Résistance française. 

SUIVEZ LE GUIDE…

Accompagnés d’un guide, toute cette histoire, ces histoires, d’hommes et de femmes, qui ont donné leurs vies pour la France vous seront racontées et expliquées au sein de ces lieux emblématiques… Une véritable plongée dans le passé, dispensée par des professionnels passionnés et passionnants, comme Blandine Damieux-Verdeau, guide-conférencière animée par le patrimoine sous toutes ses formes, et spécialisée sur la thématique de la Résistance sur le Vercors.

STÈLE COMMÉMORATIVE DE L’AVION

À Gève, du côté d’Autrans-Méaudre en Vercors, les plus curieux pourront aller découvrir une épave d’avion. Ce dernier, dans la nuit du 2 février 1944 et en pleine tempête de neige, s’est crashé alors qu’il devait réaliser un ravitaillement (matériels et armes) auprès des maquisards.

©Philippe Riot

VALCHEVRIÈRE

Lieu de silence et de recueillement, il est l’un des sites les plus émouvants et les plus évocateurs de la Résistance en Vercors. Ce hameau en pleine forêt servait de camp aux maquisards commandés par le lieutenant Chabal, lui-même placé sous l’autorité de Jean Prévost. Les 22 et 24 juillet 1944, Valchevrière fut le lieu d’un sévère affrontement.

Sur le belvédère qui domine le village, des hommes se sacrifièrent pour retarder l’avancée des armées nazies et moururent les armes à la main. Les maisons furent ensuite incendiées… Le hameau est resté en l’état, avec ses pierres à nu et noircies par le feu. Un chemin de croix a été édifié à la suite d’un voeu du chanoine Jacques Douillet, qui avait célébré la dernière messe de Valchevrière avant les combats. Le « calvaire » de 8 kilomètres, dont chacune des 14 stations est un édifice original, relie Villard-de-Lans à Valchevrière. La chapelle, datant du XIXe siècle, fut la seule construction à être épargnée par les soldats de la Wehrmacht. 

Accessible à tous depuis la route. En période estivale, il se découvre à pied. Compter 1h à 1h30 avec la visite du hameau.

LA NÉCROPOLE DE SAINT-NIZIER-DU-MOUCHEROTTE

Site national historique construit en 1948, elle se dresse à l’emplacement même des combats de juin 1944. C’est ici, devant l’un des plus beaux panoramas des Alpes, que 250 maquisards ont tenu tête aux assauts allemands. On y trouve les tombes de Jean Prévost et de nombreux autres héros du Vercors : Eugène Chavant dit « Clément », chef civil du maquis, le lieutenant-colonel François Huet dit « Hervieux », dernier chef militaire du Vercors…
Au matin du 13 juin, 400 soldats de la Wehrmacht débarquent afin de tenter de « faire sauter »  Saint-Nizier-du-Moucherotte. Les combats sont conduits par Jean Prévost. Ils tiennent tête, malgré leur armement limité et leur inexpérience, aux assauts allemands, pourtant supérieurs en nombre et mieux équipés. À la fin de la journée, les Allemands doivent même regagner leur position de départ. Ce succès transcende les maquisards. Mais au cours de ces premiers combats, les allemands ont pu évaluer les forces et les faiblesses de leur adversaire et à l’aube du 15 juin, après un bref bombardement, un nouvel assaut est donné par plus de 3 000 Allemands. Le rapport de force est déséquilibré, et à 10 heures, les résistants sont terrassés et le village de Saint-Nizier-du-Moucherotte est aux mains de l’ennemi qui y mènera une répression féroce.

©Philippe Riot

AUBERGE DE MALATERRE

Construite en 1904, juste après l’ouverture des routes du Vercors, cette petite maison de bûcherons se situe au carrefour de chemin forestiers. À cette époque, les artisans abattaient à la hache et débardaient les fûts avec leurs chevaux et leurs vaches, restant alors plusieurs mois en forêt. Cette cabane a abrité des générations d’hommes. Malaterre a également servi de relais aux maquisards pendant la Seconde Guerre mondiale. Lorsque la mécanisation est arrivée, les bûcherons sont rentrés chez eux chaque jour. 

Avec l’essor du ski de fond dès 1968, elle s’est retrouvée au coeur du domaine skiable. En 1989, Bernard, bûcheron-paysan, Lydia, journaliste-conteuse, et leurs 3 enfants, ont proposé de transformer cette baraque en un lieu d’accueil authentique. Aller à Malaterre, c’est une véritable expérience qui attend les vacanciers mêlant histoire, féerie et un peu de sport… Après une balade de 4 kilomètres, l’auberge apparaît dans sa clairière comme dans les histoires pour enfants… Une fois la porte poussée, l’accueil se fait à la lueur des chandelles et dans les froufrous des jupes de nos grands-mères. 

UN PATRIMOINE AUTHENTIQUE

La Maison du Patrimoine à Villard-de-Lans permet de comprendre la globalité de l’histoire du territoire. Ce musée, installé dans l’ancien hôtel de ville (rénové en 1988), au centre du village, accueille plusieurs expositions qui retrace l’histoire du plateau. Au 1er étage, les visiteurs pourront découvrir les événements qui ont marqué la vie du territoire à travers les thèmes de la résistance, du climatisme, des J.O. de 1968 et plus anciennement de la construction des routes et le début du tourisme et des transports. Le 2e étage est consacré à la vie quotidienne, à l’agriculture et l’artisanat de la fin du XIXe siècle avec de nombreux documents, photos, objets, outils d’artisans ou matériel agricole… Le rez-de-chaussée accueille des expositions temporaires. Depuis le 1er mai, et jusqu’au 1er novembre, découvrez une exposition botanique autour des herbiers de l’abbé Ravaud, curé de Villard-de-Lans de 1864 à 1898. 

LES CHEMINS DU PATRIMOINE

Ces 3 itinéraires balisés autour des villages de Lans-en-Vercors, d’Autrans et de Méaudre font découvrir le patrimoine du plateau. Ponctués de nombreuses bornes d’interprétation pédagogiques, ces parcours permettent d’avoir les clés de lecture pour comprendre l’évolution historique et naturelle des villages et d’aider à mieux comprendre les paysages d’aujourd’hui en allant chercher des explications dans le passé.

Des livrets dédiés à ces parcours sont disponibles à la vente (2,50 euros) dans les Offices de Tourisme d’Autrans et de Méaudre.

 LES MAISONS AUX PIGNONS LAUZÉS

Un peu partout dans le Vercors, vous pourrez observer des anciennes maisons et granges ayant pour particularité d’avoir sur leur toit, des pignons couverts de lauzes en « escalier ». Historiquement, au XIVe siècle, on utilisait le chaume pour couvrir le toit des maisons. Dans le Vercors, les vents sont parfois très violents, et à force les bourrasques soulevaient les gerbes de chaume. La solution consista à construire des paravents en prolongeant les murs pignons des deux façades. Mais avec ce type de toit , la pluie posait un problème coulant le long des murs et finissant par s’infiltrer dans la maison. Il a fallu améliorer la forme et poser en saillie des lauzes de calcaire ; la pluie sautait alors de marche en marche. Ces « marches » en forme d’escalier sont appelés « sauts de moineaux ».

Toutefois la particularité de ces toits est encore enracinée dans le paysage. Au sommet, une pierre est posée : la couve. C’est un symbole de prospérité, rappelant la forme des pains de sucre de l’ancien temps, produit onéreux pour qui en possédait, symbole de richesse dans une famille. 

LE SITE : Vercors-Experience

Alexandre CK

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