• 4 septembre 2023
  • Alexandre CK
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Forts de leur patrimoine artistique et géologique riche et singulier, l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence et l’UNESCO Géoparc des Monts d’Ardèche ont décidé, en 2021, de s’associer dans le but de faire découvrir au plus grand nombre une nouvelle offre culturelle et touristique insolite : l’art dans la nature. 

Véritables musées à ciel ouvert, ces deux territoires invitent le visiteur à déambuler à la recherche d’oeuvres d’art disséminées en pleine nature. Le Partage des Eaux dans les Monts d’Ardèche et la collection d’art en montagne en Haute-Provence constituent deux projets artistiques particulièrement originaux, de véritables expériences à vivre grâce à des artistes de renommée internationale tels que Andy Goldsworthy, herman de vries, Joan Fontcuberta, Lara Almarcegui ou encore Richard Nonas en Haute-Provence, HeHe, Olivier Leroi, Gilles Clément, Stéphane Thidet, Felice Varini, Gloria Friedmann.

L’art dans la nature au cœur des UNESCO Géoparcs est un projet de coopération résolument moderne et tourné vers l’avenir. En juin dernier, une nouvelle oeuvre a été inaugurée dans le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche : Ouroboros, de l’artiste brésilien Henrique Oliveira, située sur les hauteurs de Burzet, au bord de la tourbière de la Verrerie.

La figure de l’Ouroboros a été la source d’inspiration de cette œuvre d’Henrique Oliveira. Présente dans nombre de cultures tout autour du globe, Ouroboros est un serpent ou un dragon se mordant la queue et formant ainsi un anneau. Tantôt symbole du cycle du temps ou des saisons, de l’enceinte et de la protection, du danger, de la renaissance, de l’unité, du mouvement, elle est cette forme qui tourne sur elle-même.

Jouant ici une matérialité toute organique, la forme serpentine apparaît pour la première fois dans son travail pour nouer un dialogue fécond avec le site. Dès sa découverte de la tourbière, il a souhaité concevoir une œuvre qui semble appartenir au site, comme si elle émergeait de la peau du sol. Ainsi, de loin, sa présence est quasi animale alors qu’elle devient végétale à l’approche. Le choix qu’il a fait ici de mêler du bois de récupération à des branches et de l’écorce naturelle accentue encore cet effet organique. En insufflant une nouvelle vie à ce que nous considérions jusqu’alors comme des déchets, il donne forme à l’idée même du cycle de la vie : naissance, développement, dépérissement, mort, renaissance.

La forme en nœud dont les branches reviennent sur elles-mêmes évoque tout à la fois l’écosystème auto-fécond propre à la tourbière et la temporalité millénaire nécessaire pour que l’eau transforme la matière en cette “roche végétale“ qu’est la tourbe, rendant perceptibles deux phénomènes invisibles à l’œil nu.

En contraste avec la Tour à Eau de Gilles Clément dont l’appareillage de pierre s’élève vers les cieux, Henrique Oliveira propose ici une œuvre à l’apparence plus fragile, horizontale, en écho au cours indolent de l’eau sur ce site aux caractéristiques paysagères et biologiques exceptionnelles.

LE GÉOPARC DES MONTS D’ARDÈCHE

©B. Gremen

Le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche recèle des trésors pour les géologues amateurs et plus simplement pour les curieux de nature. Sur le territoire du Parc, rien ne manque pour une approche complète de la géologie, toutes les ères y sont représentées depuis plus de 550 millions d’années !

La géologie est la toile de fond de la majorité des sites emblématiques du Géoparc UNESCO des Monts d’Ardèche. Le volcanisme est bien présent, mais d’autres aspects de la géologie se glissent dans notre héritage : traces de dinosaures, paysages granitiques ou sédimentaires, vestiges miniers et activités thermales sont quelques-unes des nombreuses facettes du patrimoine géologique du Parc. Pour preuve de ce patrimoine extraordinaire, le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche est bénéficiaire depuis septembre 2014 du label Géoparc mondial UNESCO.

À LA DÉCOUVERTE DU PARTAGE DES EAUX 

Une ligne invisible à la croisée des fleuves, la ligne de Partage des Eaux désigne une limite géographique qui divise un territoire en différents bassins versants. De chaque côté de cette ligne, les eaux s’écoulent dans des directions différentes. La ligne est une synthèse entre l’Ardèche – versant méditerranéen – et l’un des sites majeurs du Parc, les sources de la Loire au Mont Gerbier-de-Jonc – versant atlantique. Située à la frontière occidentale du Géoparc UNESCO des Monts d’Ardèche, sa position culminante offre des points de vue grandioses qui permettent de comprendre très facilement les caractéristiques paysagères du territoire. Pour l’observateur installé au sommet du Mézenc, la différence est nette. Aux plateaux du Velay doucement vallonnés, empruntés par les eaux de la Loire et de ses affluents, s’opposent les reliefs déchiquetés de la Cévenne ardéchoise. En effet, les cours d’eau, en dévalant très rapidement la pente pour rejoindre le Rhône, décuplent leur puissance érosive responsable des fortes dénivellations de ce versant. Au contraire, les eaux atlantiques courent sur plusieurs centaines de kilomètres pour atteindre l’Océan.

Avec le “Partage des Eaux” inauguré en 2017, le Géoparc UNESCO des Monts d’Ardèche qui est aussi un Parc Naturel Régional, a permis aux habitants et visiteurs de côtoyer une collection d’oeuvres d’art contemporain, le long de la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée. Ce sont 9 œuvres qui jalonnent cette ligne invisible de plus de 100km, le long du GR7©. Félice Varini, Stéphane Thidet, Gloria Friedmann… et Henrique Oliveira ont puisé leur inspiration dans les paysages géologiques et le bâti d’exception.

Ce parcours artistique est accessible gratuitement toute l’année.

Alexandre CK

Voyage, Mode, High-tec, etc...

http://www.homactu.com

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