« Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes. »
La French renoue avec les films policiers des années 70, basé sur des faits réels, il nous tient en haleine.
ENTRETIEN AVEC JEAN DUJARDIN INTERPRÈTE DE PIERRE MICHEL.
Quelle a été votre réaction à la lecture du scénario ?
Je ne l’ai pas lâché ; j’ai admiré la façon dont tout était déjà en place, et j’ai été fasciné par le juge Michel. Quel beau personnage! J’ai rencontré Cédric Jimenez et j’ai senti un réalisateur totalement habité par son histoire. Il connaissait son sujet à fond et, ce qui était important pour moi, il avait envie de laisser de la liberté aux acteurs sur le plateau.
Comment avez-vous fait pour rentrer dans la peau du juge ?
J’ai commencé par récolter un maximum d’informations.
J’ai lu plusieurs ouvrages qui m’ont donné beaucoup d’indications sur le personnage. On comprend que le jugeMichel était un « juste », un « croisé », mais aussi un homme complexe avec des défauts. Du coup, on évite ce qui pourrait être trop manichéen, avec le méchant mafieux d’un côté et le bon juge de l’autre. Je me suis nourri de tout pour ensuite essayer de tout oublier puisque de toute façon, c’est moi qui l’incarne. Il a ma voix, mon physique et ma démarche. On est au cinéma et il faut réinventer le personnage. Ce n’est d’ailleurs pas tant le juge d’instruction que je voulais jouer mais l’homme, l’époux, le père ou l’ami.
Comment Cédric Jimenez vous a-t-il dirigé ? C’était un premier contact, vous deviez être chacun sur vos gardes ?
C’est vrai. On a commencé par se renifler. Pendant la première rencontre, on était, lui comme moi, en phase de séduction, ce qui est naturel. Et puis, on a beaucoup travaillé en amont.
Pendant que je tournais « Monuments men » à Berlin, on communiquait par « skype ». Je l’appelais pour un détail, je lui faisais une proposition, c’était parfois très bref et c’est comme cela qu’on a commencé, petit à petit.
On a aussi beaucoup parlé cinéma, mise en scène et liberté de l’acteur. Je tenais, et il était d’accord sur ce point, à avoir une liberté sur le plateau sans risquer de me cogner dans un pied de projecteur ou être enfermé dans un cadre et une lumière.
Le rôle du juge Michel est un rôle lourd, fort et important puisque c’est la première fois que vousjouez un personnage qui a réellement existé. C’est une étape dans votre parcours ?
Chaque film est une étape ; j’en sors diminué ou grandi mais à chaque fois, nourri par l’expérience.
Je pense que, cette fois, j’avais l’âge du rôle et un peu plus d’expérience et de confiance. Si on m’avait proposé ce personnage il y a cinq ans, j’aurais peut-être refusé ou, en tout cas, j’aurais eu plus de doutes.
Plus j’avance, plus je lâche des choses et plus je sens qu’il ne faut plus jouer. Mais pour cela, il faut avoir confiance en soi. Si on est déçu par une scène, il faut mettre son ego de côté et se dire : « Ne t’en fais pas, ce sera mieux dans quelques années ».
Quand vous voyez un comédien comme Jean-Pierre Marielle sur scène, avec son assurance et son métier vous vous dîtes que vous n’avez que 40 ans et que tout est perfectible. On ne fait qu’avancer. Pour « La French », j’ai accepté de livrer mes zones d’ombre. En tout cas, je les joue beaucoup moins qu’avant. On tend tous à cette perte de contrôle. On aimerait pouvoir sortir d’une prise et ne même pas entendre : « Coupez ! ».
On pense aux films joués par Delon ou Belmondo dans les années 70.
Jean Dujardin fait oublier celui que l’on connait dans les rôles comiques et c’est très bien, c’est un grand acteur.
Gilles Lellouche est au top dans le rôle du mafieux.
A noter que la BO déchire!
Un très bon film, à voir!!!
Sortie en salle : le 3 décembre 2014