« Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours. Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés,
Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité. »
Slimane, père de Nour, travaille dans l’usine depuis de nombreuses années, délégué syndical, savoix est entendu auprès des salariés. Sa fille Nour est embauchée comme infirmière, rapidement, elle va s’apercevoir que son prédécesseur a mal fait son travail.
Une journaliste qui s’intéresse aux usines classées « Seveso », mène une enquête sur les déchets rejetés par cette usine, elle va prendre contact avec Nour, qui elle aussi est inquiète.
La position de Nour est difficile par rapport à celle de son père qui savait, mais a fait l’impasse sur les accidents, les maladies pour préserver l’entreprise.
Farid Bentoumi signe là un très grand film qui nous fait réfléchir sur les risques que nous font prendre certains entrepreneurs avides de profit au détriment de leurs salariés et de la population. L’exemple de ce qui s’est passé à Beyrouth l’an dernier nous les prouve.
« ON OUVRE UN VASTE DÉBAT QUI VA NOUS OCCUPER DANS LES VINGT OU TRENTE PROCHAINES ANNÉES ET MARQUER PROFONDÉMENT NOTRE SOCIÉTÉ, NOTRE MANIÈRE DE VIVRE. »
Après de longues études et de nombreux voyages, Farid pose ses bagages au théâtre.
Formé à l’improvisation, il joue Novarina, Beckett, Brecht, Racine. Il met en scène et co-écrit plusieurs pièces, dont Novgorod, une création sur la Russie contemporaine.
Talent Cannes Adami en 2003, il tourne ensuite dans de nombreux courts-métrages et séries télévisées avant de se lancer dans l’écriture. Son premier scénario reçoit le Grand Prix du Jury au Festival des Scénaristes 2006. Après Un Autre Jour Sur Terre, fiction onirique et décalée, il réalise El Migri, un documentaire sur sa famille franco-algérienne, puis Brûleurs, caméra embarquée sur une barque de migrants en méditerranée, et Un Métier Bien, comédie sociale dans un magasin de voiles islamiques. Ces courtsmétrages sont diffusés sur Canal Plus et primés dans de nombreux festivals.
En 2016, Farid Bentoumi sort son premier long-métrage, Good Luck Algeria, comédie sociale inspirée de la participation de son frère aux Jeux Olympiques d’hiver pour l’Algérie, avec Sami Bouajila, Franck Gastambide et Chiara Mastroianni.
Son deuxième long-métrage, Rouge, fait partie de la sélection officielle du festival de Cannes 2020.
D’où vient Rouge ? De souvenirs personnels ? D’articles de presse ?
Au départ, j’avais imaginé une histoire semblable chez des éboueurs, un milieu qui n’est jamais traité au cinéma. Mais le milieu professionnel de la gestion des déchets est aujourd’hui très surveillé et contrôlé, il n’y a plus d’affaires de pollution, donc plus d’actualité. En me documentant sur ces questions de déchets, je suis tombé sur l’histoire de l’usine de Gardanne qui rejette ses déchets toxiques dans la Méditerranée, des boues rouges. Cela fait plusieurs années que le gouvernement et la préfecture leur demandent d’arrêter de polluer la mer. Mais cette usine, c’est aussi 500 emplois à la clé, ce qui n’est pas rien dans un endroit comme Gardanne déjà marqué par le chômage.
Lorsque j’ai vu les photos de cette usine et ses boues rouges, j’ai trouvé ça très frappant en termes cinématographiques. J’ai transposé mon histoire dans ce type d’usine qui existe aussi ailleurs dans le monde. Je me suis ensuite beaucoup documenté sur d’autres histoires d’usines polluantes, d’autres destins de lanceurs d’alerte. Rouge n’est pas un documentaire, c’est une fiction, librement inspirée de différents faits réels.
C’est un très bon thriller qu’il faut voir absolument, on ne sort pas indifférent de la projection. Le casting est un régal.
Sortie en salle le : 11 août 2021