Sébastien Blondin est une marque créateur-à-porter : une marque haut de gamme pour les hommes souhaitant l’équilibre entre rigueur des coupes et originalité subtile. La marque renouvelle les codes du vestiaire masculin dans un esprit sophistiqué et décontracté. Cela fait déjà quelques saisons que nous suivons l’évolution de Sébastien Blondin et nous avons souhaité vous faire part d’une interview réalisée il y a quelques jours, pour comprendre plus en détail cette marque de créateur.

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Bonjour Sébastien, peux-tu pour nos lecteurs expliquer quel est ton parcours et comment en es-tu venu à choisir le métier de styliste ?
L’envie de devenir styliste a toujours été une passion profonde depuis que j’ai l’âge de 7 ans. Quand j’étais enfant je savais déjà que je voulais créer, dessiner et avoir mon propre univers. Je passais mes journées à dessiner, et à l’adolescence j’ai été dans de nombreuses écoles de mode pour les journées portes ouvertes et pour présenter mes carnets de croquis en vue d’une admission. Cela a toujours été pour moi une évidence que je n’explique pas, d’autant plus que personne ne travaille dans la création dans mes deux familles.

Quelle(s) formation(s) as-tu suivi ?
Après un bac littéraire avec de nombreuses options d’arts plastique et de photographie, j’ai fait 1 an à l’école d’arts appliqués de Lyon d’où je suis originaire avec des matières très variées telles que le dessin de nue, l’architecture, l’impression textile, le design d’objets, etc. Puis 2 ans en BTS stylisme de mode avec la création d’un plan de collection, le passage de la 2D à la 3D, dessin au volume, les techniques de patronage et de moulage. Puis 3 ans à l’université de la mode de Lyon avec licence, maîtrise et DESS de mode et création orienté marketing, commerce et création avec de la sémiologie, publicité, anglais, etc.

Qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger vers la mode masculine plutôt que la mode féminine ?
Il y a plusieurs paramètres, déjà de ne pas trouver certaines pièces dans le vestiaire masculin en boutique, mais surtout le challenge de pouvoir créer une identité dans la mode pour homme où le champ des possibles est plus restreint. Il faut bien équilibrer les volume, les couleurs, les imprimés, des matières, etc, comme pour la femme mais il y a une liberté moindre chez l’homme. Le 3ème paramètre est qu’il y a énormément de choses à faire dans la mode masculine. Même si il y a de plus en plus de marques, nous en trouvons moins que pour la femme dont le marché est saturé. Enfin pouvoir à terme concevoir des vêtements pour la femme fera parti de mes évolutions, en passant par la “petite porte” de l’homme en pouvant asseoir un univers fort décliné de l’homme qui viendrait comme une évidence.

Fais-tu des pièces de maroquinerie ?
Au départ pendant 2 ans j’avais une spécialisation uniquement dans la maille (les hauts, polo, pull, etc.), il y a 1 an ½ j’ai commencé les pièces tissées (veste, bermuda, cape, etc.). En ce moment je commence les chemises et les blousons. Il y a un focus qui se fait chaque saison sur une pièce du vestiaire. L’accessoire viendra plus tard avec la maroquinerie ou les chaussures.

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Comment développes-tu tes collections au niveau créatif ?
Mon point de départ est une sensation et un ressenti par rapport à une couleur, une matière, une texture, une envie assez inexpliquée qui vient généralement autour du voyage, de l’architecture et du vécu personnel. Tout cela vient se mixer en même temps. L’été 2012 vient des textures et des couleurs du quartier trastevere de Rome où j’avais envie de ces couleurs et ces murs défraîchis. C’est une représentation esthétique de ces visuels.
Également des ressentis très fort par rapport à des ressentis personnels forts d’où je dégage des formes et des couleurs. De plus l’ADN de la marque se retrouve présent avec des lignes structurées avec des éléments plus fluides, le contraste de matières et de couleurs. Le biais rouge est toujours la finition de chaque produit, également des aimants et pas de boutons, avec une recherche d’épure et de graphisme.

Comment passes-tu d’un ressenti et d’un dessin à un produit physique ?
De ces inspirations vont naître des teintes et des textures qui vont m’amener à des matières. Cela se fait en parallèle et non à la suite de la construction de la collection. Le plan de collection se mixe et se maitrise en même temps. Ensuite vient la concrétisation du plan de collection avec un nombre cohérent de vestes, de chemises, de manteaux, etc, pour que cela soit équilibré.

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As-tu un idéal masculin que tu cherches à retranscrire dans tes collections ?
C’est un homme très contemporain et très urbain, non pas uniquement vivant dans de grandes capitales, mais plutôt un homme volontaire avec un vestiaire d’un nouveau langage mais qui n’est pas dans l’extravagance. Cet homme est énergique, il souhaite avoir des jeux de matières tout en restant dans une touche subtile de nouveauté et en s’assumant pleinement. Ma clientèle est constituée d’hommes aux profils très variés entre 25 et 40 ans qui souhaitent des pièces qui se mixent entres elles mais également avec des pièces d’autres marques.

Comment choisi tu les modèles pour tes collections ?
J’ai une prédilection pour les mannequins bruns qui vont asseoir une image contrastée et forte. Cependant j’ai aussi des mannequins blonds, roux, etc. avec un fort charisme, mais les hommes bruns renvoient une image très structurée et forte avec mes collections. Je ne suis pas forcément axé sur des modèles qui ont tous 18-20 ans, j’ai des modèles entre 25 et 30 ans avec beaucoup de charisme. Je trouve également intéressant de choisir des modèles qui n’en sont pas, tous les mannequins avec qui je travaille sont des amis ou sont devenus des amis. Mes collections sont pour des hommes dans la vie de tous les jours qui n’ont pas forcément une carrure de mannequins, des hommes avec tout type de morphologie au travers desquelles nous pouvons nous identifier.

Merci à Sébastien pour cette interview qu’il nous a accordée.
Propos recueillis en mai 2014 par Yannis Jallais

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